Bloguidien #5: L'objet disparu de mon enfance
Je me prends au jeu du Bloguidien, sans garantie de le tenir dans la durée, ou de l'appliquer au plus près des règles proposées (plutôt qu'imposées). Pour vous résumer l'idée, il s'agit d'une opportunité d'écrire à travers des propositions de sujet, chaque jour, publiées sur le site du Bloguidien et à travers son pendant social robotique. Viens nous rejoindre pour cette aventure ?!
Quel objet de ton enfance et qui n'est plus utilisé aujourd'hui, regrettes-tu ?
Encore une fois, deux manières d'interpréter la question : un objet qui est devenu désuet aujourd'hui, ou un objet qui existe encore mais que simplement je n'utilise plus personnellement. Je ne suis pas sûr d'avoir d'histoire signifiante vis-à-vis d'objets qui existent encore mais que je n'aurais plus à raconter ; des peluches, certes, mais probablement comme beaucoup ? Concentrons-nous donc sur la désuétude.
Me vient à l'esprit tout ce qui touche aux supports physiques de médias : cassettes, DVD, Bluray, et leurs lecteurs. J'adorais mon Walkman (lecteur de CD), puis mon iPod, ou lecteur de mp3 au format clé USB, que je transportais diligemment avec moi, partout, pour m'enfermer dans ma bulle musicale à n'importe quel moment. Nous nous prêtions des CDs avec des ami·es, gravions nos compilations, partagions nos cassettes VHS. Il semblait exister beaucoup moins de contenu, dans cette époque pré-numérique ; ce n'était pas nécessairement une bonne ou une mauvaise chose, c'était simplement différent.
Je m'étonne d'un couple d'ami·es qui possède encore une bibliothèque complète de Bluray, et continue d'en acheter malgré leur prix apparemment exorbitant. Le choix d'un film ou d'une série à regarder devient beaucoup plus conscient, et moins consumériste, plus limité par défaut, étant donné qu'il faut s'approprier le support, voter avec son portefeuille pour l'acheter. Leurs soirées films sont un grand moment de partage et de satisfaction familiale, du moins vu de l'extérieur.
Peut-être qu'iels ont raison ; l'enshittification des plateformes à la Netflix ou Spotify n'est plus la panacée au piratage et à l'achat de supports physiques. Les films et séries apparaissent et disparaissent de la plateforme, les contenus sont limités par géolocalisation, les tarifs augmentent régulièrement sans alternative possible que se désinscrire, des publicités s'invitent même dans les tarifs les plus bas, les créateur·ices des médias ne sont pas bien rémunérés, les comptes ne se « prêtent » plus aussi facilement. Finalement, l'achat de supports physiques redevient attractif, en plus d'être un acte militant en faveur du prêt, du partage (impossible avec les médias en ligne), du soutien aux créateur·ices qui sont généralement mieux payés par les plateformes de vente directe.